Jésus nous répond dans l’évangile de Saint Luc : « celui qui aime son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, sa propre vie, plus que moi, ne peut pas être mon disciple » Cette phrase peut paraître brutale pour certains. Elle est d’autant plus brutale que les gens ne fréquentent plus Jésus. Moins on fréquente Jésus et plus la phrase paraît brutale. Mais quand on fréquente Jésus, elle paraît de moins en moins brutale, elle devient même extraordinairement claire. Pour Jésus, être son disciple veut dire : se laisser aimer par lui. Se laisser aimer par Jésus, parce qu’il résume lui-même et de façon très précise la vie chrétienne : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton esprit, de toute ton âme, de toutes tes forces. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même » Mais pourquoi « tu aimeras le Seigneur ton Dieu » ? Parce qu’il t’aime !
J’aime beaucoup la prière qui m’a été donnée pour les temps d’adoration du Saint Sacrement : «Seigneur accorde-nous de te laisser tellement nous aimer, que nous puissions vivre dans cet amour, nous aimer nous-mêmes en toi, et aimer les autres avec toi » Le AVEC est très fort. En me laissant aimer par Jésus, je l’aime à mon tour, et je ne peux pas m’enlever de cet amour en aimant mon père, ma mère, ma femme, mes enfants, et même ma propre vie. C’est AVEC Lui que je suis. Et je trouve que c’est ce qui manque le plus aujourd’hui dans l’Église : la conscience du vivre AVEC. On a beaucoup remplacé la foi par la philosophie ou l’idéologie en disant « ce n’est pas évident », « ce n’est pas facile », ou quelquefois « ce n’est pas possible », alors qu’avec Jésus c’est impératif. Si tu restes dans le « c’est pas évident de pardonner ou d’aimer, tu es dans le Monsieur tout le monde », mais si tu es dans le discours de Jésus : aimer l’autre et m’aimer moi-même malgré la blessure que l’autre me fait, tu reçois cet amour de Jésus et ça change tout.
Vivre la vie Chrétienne c’est vivre AVEC Jésus. Et là on rejoint la question de la foi et des œuvres. Dans sa lettre, Saint Jacques dit : « la foi sans les œuvres est morte » et rajoute « tu dis que tu as la foi, moi c’est par les œuvres que je montre ma foi ». Le vivre AVEC ne peut pas ne pas être suivi d’œuvres.
La seconde question qui m’a été posée : qu’enseigne Jésus dans le Notre Père ? Jésus nous dit : « quand vous priez dites : Notre Père… » qu’est-ce qu’il nous enseigne donc par là ? Que nous sommes fils de Dieu ! Aussi simple que ça ! Tu es fils de Dieu et donc tu es rempli de joie et tu désires que son nom soit sanctifié par tout le monde. Puisque toi tu le sanctifies et que ça te remplit de bonheur, tu veux que tous soient heureux et qu’ils se reconnaissent tous dans cette filiation. Que ton règne d’Amour, de Paix et de Joie vienne. Et que ta Volonté soit faite. La volonté du Père qui n’est pas autoritaire, ni automatique, encore moins en jouant des manettes…Jésus s’il maniait les manettes ne permettrait jamais ni la guerre en Israel, ni la mort des gens jeunes, ni les disputes, ni les avortements… « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour »
Jésus nous fait demander au Père de nous donner la force de vivre la vie que nous menons. C’est ça le pain, la force que je reçois pour vivre l’épreuve, pour vivre la difficulté, et c’est là que du même coup je deviens Chrétien ! Et quand je luis dis « Pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé » Moi je ne peux pas pardonner, mais avec Jésus je ne peux pas ne pas pardonner, toujours la même histoire… Quand j’explique cette prière (du Notre Père) et je pars de l’Évangile (de St Luc) en disant que l’essentiel c’est de l’aimer, lui, Jésus : Je me sais aimé, je me sens aimé, et en étant aimé je vis de cet amour. C’est là que j’ai un très grand désir que d’autres connaissent mon bonheur. C’est là que s’origine le désir de la mission : que l’autre puisse connaître le même bonheur que moi ! AMEN !!!
Frère Pierre