Quand Dieu recrée
Le chrétien qui perd l’espérance perd le sens même de son existence et c’est comme s’il vivait devant un mur. Ouvrir les portes à la rencontre avec le Seigneur signifie recevoir de lui ce réconfort qui nous redonne, avec tendresse, l’espérance.
En citant le livre du prophète Isaïe (40,1-11), défini comme « le livre de la consolation d’Israël », je me suis arrêté sur le réconfort que Dieu invoque pour son peuple. C’est le Seigneur lui-même qui s’approche pour le réconforter, pour lui donner la paix. Et ainsi, il accomplit un grand travail, car il refait toutes les choses, il les recrée. Cette « re-création » est encore plus belle que la création. Le Seigneur rend donc visite à son peuple en « recréant ». En réalité, le peuple de Dieu attendait cette visite, il savait que le Seigneur l’aurait accomplie. Rappelons-nous des dernières paroles de Joseph à ses frères : quand le Seigneur vous rendra visite, apportez mes os avec vous. Ainsi, le Seigneur rendra visite à son peuple. C’est l’espérance d’Israël. Et il lui rendra visite avec ce réconfort : tout refaire. Pas une fois, mais de nombreuses fois.
Voyons plusieurs lignes directrices de ce « refaire ». Tout d’abord, quand le Seigneur s’approche, il nous donne l’espérance. Donc il refait avec l’espérance. Il ouvre toujours une porte. Quand le Seigneur s’approche de nous, il ne ferme pas les portes, mais il les ouvre ; et ensuite, quand il vient, il vient à portes ouvertes. Dans la vie chrétienne, cette espérance est une véritable forteresse, est une grâce, est un don. En effet, quand le chrétien perd l’espérance, sa vie n’a plus de sens. C’est comme si sa vie se trouvait devant un mur, le néant. Mais le Seigneur nous réconforte et nous refait avec l’espérance, pour aller de l’avant. Cela a été le grand travail de Jésus pendant les quarante jours qui s’écoulent entre la résurrection et l’ascension : Réconforter les disciples, s’approcher et apporter le réconfort, s’approcher et donner l’espérance, s’approcher avec tendresse. Pensons à la tendresse dont il a fait preuve avec les apôtres, avec Madeleine, avec ceux d’Emmaüs. Et il en est toujours ainsi. Avec nous aussi. Nous devons cependant demander au Seigneur la grâce de ne pas avoir peur du réconfort du Seigneur, d’être ouverts, de la demander, de la chercher car c’est un réconfort qui nous donnera l’espérance et qui nous fera sentir la tendresse de Dieu le Père.
Pape François, 13 décembre 2013