Une fondation nouvelle inspirée par deux rencontres
Le projet de fondation d’ermites missionnaires du Père Muard s’origine dans :
Une rencontre avec Dom Muard (1809-1854) par un livre des Editions Sainte-Madeleine « La pensée monastique du Père Muard » lue au cours de la 4ème et 5ème semaine du Carême 2022 par le Père de Lestrange et Luc Labrecque.
Une rencontre en 2015 entre Luc Labrecque, missionnaire laïc, canadien, acteur dans la nouvelle évangélisation pour établir des éco systèmes paroissiaux aussi bien au Canada qu’en France, et le Père Geoffroy de Lestrange, alors curé de la paroisse de Ressons-sur-Matz, dans le diocèse de Beauvais en Picardie.
La rencontre avec le Père Muard
La lecture de « La pensée monastique du Père Muard » a été un véritable choc pour le Père de Lestrange. Il y découvrait une pensée tout orientée vers la mission dont le moyen par excellence était la vie contemplative. A l’inverse, pour Luc Labrecque, cette lecture venait confirmer une intuition portée depuis bien longtemps.
Fondateur d’une congrégation de prêtres missionnaires (les Pères de Saint Edme), le Père Muard comprend que la prédication ne suffit pas. « Je sentis qu’il convenait d’opposer au suprême orgueil du siècle, l’humilité la plus profonde ; à l’égoïsme, à l’insatiable passion des richesses, la pauvreté la plus absolue ; et la mortification de la chair au sensualisme de notre époque qui veut diviniser la chair et place la souveraine félicitée dans la satisfaction des sens ; et que des hommes qui, sortant de leur désert comme d’autres Jean-Baptiste, […] devraient […] disposer [les âmes] à entendre la parole de Dieu et à en profiter . »
Pour ce faire, le Père Muard fonde une abbaye de moines missionnaires et de moines contemplatifs à La Pierre qui Vire, les moines missionnaires devant vivre, autant qu’il est possible, comme les moines contemplatifs lorsqu’ils sont en mission.
Les Ermites missionnaires du Père Muard veulent, eux aussi, dans un seul institut, la double vie érémitique et apostolique, la vie apostolique, « comme fin principale » et la vie érémitique, « comme moyen ».
Cette vie érémitique est comme obligée à la sainteté. Alors que le Père Muard demande à Dieu de lui faire connaître Sa Volonté, le Seigneur lui répond à trois ou quatre reprises : « Je veux que vous soyez saint . »
Cette sainteté sera tout orientée par « la soif du salut des âmes ». Nos ermites devront être « apôtres par l’esprit, ne s’occupant […] que des moyens de procurer le salut des âmes ; apôtres par le cœur, ressentant au fond de leurs âmes un tendre amour pour les pécheurs et un immense désir de les gagner à Dieu ; apôtres par le dévouement, étant toujours disposés à l’exemple de saint Paul à sacrifier leur temps, leur santé, leur vie même pour le salut de leurs frères ; apôtres par l’éloquence […] dans cette simplicité, cette onction et en même temps dans cette force et cette vigueur que donne l’Esprit de Dieu, apôtres par leur conduite . »
La rencontre entre Luc Labrecque et le Père de Lestrange
Le Père de Lestrange, lorsqu’il est nommé en 2009 curé de la paroisse Sainte Julie Billiart du Ressontois, établit un projet paroissial à la demande de l’évêque de Beauvais. Les outils principaux du projet étaient « Les Cellules paroissiales d’évangélisation » et le « Parcours Alpha ». Peinant à faire croître numériquement les cellules, un paroissien le met en contact avec Luc Labrecque, promoteur du « Système des Cellules Paroissiales d’Evangélisation » pour le Canada. Luc Labrecque était, quant à lui, convaincu de la nécessité d’un « éco système » formant des disciples missionnaires. Il aide alors le Père de Lestrange à mettre en place l’Ecole d’Evangélisation Saint André en 2019, outil de formation de disciples missionnaires, complétant le parcours Alpha et les Cellules paroissiales d’évangélisation. Devant la difficulté des prêtres à mettre en place, développer et maintenir un éco système paroissial, Luc Labrecque songeait à la fondation d’ermites missionnaires. Cette double identité semblait impossible au Père de Lestrange. Soit on était ermite, soit on était missionnaire. Il était possible à l’ermite d’accueillir, mais il était exclu qu’il puisse sortir de sa cellule. Cela semblait une contradiction dans les termes.
Conclusion : La fondation d’ermites missionnaires comme une réponse au défi de la nouvelle évangélisation.
La découverte du projet monastique du Père Muard clarifiait recherches et attentes : l’érémitisme était compatible avec la mission, tout comme il l’avait été dans le passé avec S. Romuald, fondateur des ermites camaldules, envoyant un essaim d’ermites évangéliser le nord de l’Europe et S. Jean-Baptiste sortant de son désert pour annoncer la venue du Christ. Des ermites missionnaires pouvaient être une des réponses à l’immense défi de la nouvelle évangélisation.
Père Geoffroy de Lestrange et Luc Labrecque
Mardi 5 avril 2022, en la fête de S. Vincent Ferrier à Cerdon du Loiret, France