Chez ces sages venus d’Orient, il y a tout d’abord l’inquiétude de celui qui s’interroge. De leur émerveillement face à l’éclat d’une étoile surgit une question: « Où est celui qui qui vient de naître ? » Or le chemin de la foi commence lorsque, avec la grâce de Dieu, nous faisons place à l’inquiétude qui nous tient éveillés, nous sort du confort de nos habitudes pour nous laisser interroger et mettre en cause par les défis de chaque jour.
Dans ces moments, nous sommes habités par ces questions irrépressibles qui nous ouvrent à la recherche de Dieu: où est le bonheur pour moi ? Où est la pleine vie à laquelle j’aspire? Où est cet amour qui ne passe pas, qui ne faiblit pas, qui ne se brise pas, même devant la fragilité, les échecs et les trahisons? Quelles sont les opportunités qui se cachent dans mes crises et mes souffrances ? »
Cependant, notre monde nous propose bien souvent des tranquillisants de l’âme, qui cherchent à calmer nos inquiétudes et éteindre ces questions; des produits de consommation aux séductions du plaisir, des débats spectaculaires à l’idolâtrie du bien-être, tout semble nous dire: ne pense pas trop, laisse faire, profite de la vie! Face à cette tentation de nous réfugier dans le coffre-fort du confort, l’expérience des mages nous montre au contraire que Dieu habite nos questions inquiètes et c’est là que, comme eux, nous pouvons le rencontrer.
Pape François, tiré de l’homélie du 6 janvier 2023.