NELLY GILLANT, DU MONDE DES MORTS À LA FOI CATHOLIQUE

SYNTHÈSE :

Nelly a neuf ans lorsqu’elle perd sa mère, qui se suicide. Elle s’interroge alors sur la vie après la mort et cherche par tous les moyens à entrer en contact avec sa défunte mère. Vers l’âge de douze ans, elle commence à pratiquer le spiritisme, tirer les cartes, utiliser les runes et le pendule. Désespérée, elle visite des médiums et se met à l’écriture automatique. Tout ceci la rend particulièrement populaire à l’école, car elle parvient à lire dans le passé et le futur, et ses camarades la sollicitent. Avec le temps, ses dons s’accroissent et elle parvient même à obtenir les sujets du brevet des collèges. Malgré tout, Nelly garde un lien avec le Christ et elle porte une croix, sans savoir pourquoi.

Plus tard, elle ouvre un cabinet de voyance afin d’entrer en communication avec les morts. Il semble que les morts l’aiment beaucoup et viennent la visiter régulièrement pendant ses séances. Mais, selon la Nelly d’aujourd’hui, les prétendus morts ne sont rien d’autre que des démons qui connaissent tout de notre vie, entrent dans la souffrance des gens et profitent de leur faiblesse.

Nellly cherche à acquérir toujours plus de pouvoirs et souhaite guérir les gens. À l’époque, elle propose déjà des services de cartomancie et d’hypnose et elle souhaite se former au reiki, une technique de guérison qui s’acquiert par niveaux. Elle commence à pratiquer ses soins reiki gratuitement et augmente peu à peu ses tarifs, jusqu’à quatre-vingt-quinze dollars la séance. Elle passe les différents niveaux du reiki avant d’atteindre le niveau maître, qui s’acquiert par un processus de purification par le jeûne permettant l’acquisition d’énergies de guérison de plus en plus grandes. Elle remarque que l’orgueil enfle à la mesure du niveau de maitrise des maîtres.

Nelly explique que les séances de reiki consistent à déplacer les mains sur le corps du patient afin de faire entrer une énergie curative de lumière et d’amour. Elle commence en général par la tête et se déplace sur le corps. Le patient reçoit en effet une douce énergie, qui détend et fait généralement tomber dans le sommeil. Souvent, les douleurs disparaissent.

Au fur et à mesure, des phénomènes étranges apparaissent lors des séances. Les patients se mettent à hurler, à entrer en transe. Le mari de Nelly s’inquiète. Il travaille à l’autre bout de la maison et entend ces cris. Nelly le rassure en lui disant que son énergie s’amplifie et que les guérisons sont de plus en plus puissantes. D’ailleurs, elle fait intervenir la déesse Isis pour que les femmes retrouvent leur féminin sacré. La voix de Nelly se met à changer pendant les soins, et, si elle est certaine d’insuffler une énergie curative sur le moment, elle pense aujourd’hui qu’au contraire, elle fait entrer des démons à l’intérieur des personnes, qui se mettent alors à convulser.

Peu à peu, le comportement de Nelly change et son mari le lui fait remarquer. Elle devient agressive, impatiente, colérique. Un jour, elle se surprend à hurler sur sa fille. Elle recule alors, étonnée d’un tel comportement qui ne lui ressemble pas.

Nelly commence ainsi une quête et prie ardemment la Vierge Marie pour qu’elle l’aide à trouver la vérité. Une nuit, elle se réveille et entend : « Jésus est mon fils bien aimé, c’est le seul et unique, confesse de ta bouche que c’est ton Seigneur et son sauveur et qu’il n’y en aura pas d’autre après lui. » Nelly comprend que c’est la voix du Père qui lui parle, fermement, mais sans rien lui ordonner. Elle se met à genoux et confesse qu’elle va désormais suivre son sauveur Jésus.

Pour elle, tout s’écroule. Imprégnée des théories et pratiques du New Age depuis son enfance, elle se rend compte qu’elle s’est totalement trompée. Se tourner vers le Christ et la Bible, qu’elle avait toujours rejetés, lui semble impossible. Elle avoue être alors comme un enfant qui doit tout réapprendre, à plus de trente ans. Mais Nelly peine à lâcher ses pratiques de guérison et reste entre deux eaux pendant un moment. Cependant, elle ne supporte plus tous les objets qui trônent dans son cabinet : encens, capteurs de rêves, statuettes. Elle se sent étouffée.

Nelly se dirige vers une église pentecôtiste, qui pratique sur elle une longue prière de délivrance. Elle entre en convulsions, tremblements, larmes, sueurs, se met à parler au pasteur en l’insultant avec une voix étrange. Après ces trois heures de prière, Nelly craint d’être prise pour une folle par son mari, qui l’accueille les bras grands ouverts. Elle décide de tout arrêter et jette tout : cours, objets. Elle passe plusieurs jours à tout vider.

Nelly cherche dans différentes Églises la vérité de l’Évangile. Elle craint de trouver chez les catholiques des idolâtres ; elle pourrait fort bien être envahie de nouveaux démons en les fréquentant… Dans un couvent non loin de chez elle, pendant un office avec les sœurs, elle surprend l’une d’elles en train d’embrasser ses icônes : il ne lui en faut pas davantage pour être affolée et demander pardon à Dieu d’être avec des idolâtres. Elle prie le Seigneur pour la libération de la sœur en question. Puis elle entend : « Qui es-tu pour juger mon Église ? Ces femmes sont ici de leur plein gré, en adoration pour moi, et c’est un avant-goût du Ciel sur la terre. » C’est la même voix que celle de la fameuse nuit et elle la sent pleine de vérité, de fermeté, mais sans jugement aucun. Nelly se sent alors toute petite et ressent comme une révélation que l’Église catholique est l’Église du Christ. Elle pleure à chaudes larmes.

Quelque temps après, Nelly confie à une catholique qu’elle connaît un peu les doutes qui l’habitent, et lui parle de la voie du suicide, dans laquelle le diable la pousse. Cette catholique lui conseille de réciter le chapelet et de se mettre sous la protection de la Vierge. Elle se sent coincée entre son incapacité à prier la Vierge et ses tourments incessants. Elle se décide finalement à prier le chapelet. Dès cet instant, elle sent ses tourments et ses voix maléfiques s’en aller. « Toute l’oppression est partie », dit-elle.

Nelly ressent rapidement le besoin de se confesser. C’est ainsi qu’elle passe quarante-cinq minutes chez un prêtre à confesser quarante ans de péchés. Elle pleure abondamment, ce qui dure plusieurs mois, tant sa repentance est grande.

Aujourd’hui, Nelly aime témoigner de sa foi et insiste : « Il existe tout un tas de propositions dans le monde, mais tout ce que vous recherchez se trouve dans Jésus-Christ le Seigneur. »

AU-DELÀ DES RAISONS D’Y CROIRE :

Les pratiques occultes, y compris le reiki, sont largement condamnées par l’Église et sont réputées pour leur dangerosité cachée. Le reiki est une technique en apparence bien sous tous rapports. Les cabinets sont chaleureux et dégagent une atmosphère pure et spirituelle. Les praticiens s’habillent habituellement en blanc. On se sent en général très bien dans un tel cabinet, en sécurité, avec des praticiens lumineux, dans une volonté de donner de l’amour.

Cependant, à partir du moment où l’on invoque cette énergie de guérison que l’on va transmettre au patient, on ouvre une porte, à la fois pour soi et pour le patient, qui, lui, accepte de la recevoir. Finalement, c’est dire oui à des entités qui n’ont rien à voir avec Dieu. Le problème, c’est que ces entités prennent alors un certain pouvoir sur vous et peuvent interférer dans votre vie.