Lorsque les cellules sont le moteur de l’Église

« Si la société dans sa totalité n’offre plus d’environnement chrétien, l’Église doit elle-même former des cellules où l’on pourra expérimenter et pratiquer en petit le grand espace de vie de l’Église, en se soutenant, se portant mutuellement, en marchant ensemble » (Joseph Ratzinger).[1]

En 1965, le Pasteur Yonggi Cho [2] multiplie son Église en petites cellules dans les maisons de Séoul et commence la formation des leaders de celles-ci. Chaque cellule a un temps de prière et d’études bibliques hebdomadaire dans la maison du leader. Les membres de la cellule invitent leurs voisins non-chrétiens afin qu’ils découvrent la foi. Chaque leader de cellule forme un assistant appelé coleader. Quand la cellule atteint un nombre trop important, l’assistant forme une nouvelle cellule avec un ou plusieurs membres de la cellule précédente, la cellule-mère.

Ce système fut adapté et mis en place dans la paroisse catholique St-Boniface à Pembroke-Pines, en Floride, par un prêtre d’origine irlandaise, le Père Michael Eivers. Don Piergiorgo Perini (don PiGi), curé de la paroisse de Sant’ Eustorgio visita cette paroisse et encouragé par l’Archevêque de Milan, le Cardinal Martini, fonda le Système des Cellules Paroissiales d’Évangélisation (SCPÉ) en 1987. Il met en place quatre cellules dans sa paroisse. Elles se multiplient rapidement, de sorte que, quatre ans plus tard, on compte en Europe soixante-dix cellules paroissiales d’évangélisation totalisant environ 1000 membres. Depuis 1990, un séminaire international est organisé chaque année dans la paroisse de Sant’ Eustorgio.

Près de trente ans depuis la fondation du SCPÉ, le Conseil Pontifical pour les Laïcs a remis à Don PiGi le décret de reconnaissance définitif de l’Organisme International de Service du Système des Cellules Paroissiales d’Évangélisation et approuve ses statuts. [3]

Une vision audacieuse et enthousiasmante

« Aux appels de ton peuple en prière, réponds, Seigneur, en ta bonté : donne à chacun la claire vision de ce qu’il doit faire et la force de l’accomplir ». [4] Une vision pastorale est une image de ce que le Christ nous appelle à devenir comme communauté pour poursuivre sa mission de salut, dans l’environnement qui est le nôtre. Elle présente un avenir durable qui suscite passion et force dans le cœur des fidèles. Elle répond à la question: « où allons-nous ? ».

La vision pastorale de Don PiGi repose sur les deux grands commandements de Jésus :

Le commandement de l’amour : « Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34) et le grand mandat missionnaire : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples ». (Mt 28, 19). Et cela se traduit donc par deux priorités pastorales : la Communion Fraternelle et l’Évangélisation par la formation des disciples.

– La Communion Fraternelle, car Dieu nous aime et, par toute notre vie, pour sa plus grande gloire, nous voulons répondre à son amour à travers l’Eucharistie, la prière, le service et la fraternité…

– L’Évangélisation, car Jésus nous confie la tâche de faire des disciples. Aujourd’hui, nous désirons répondre à cet envoi par trois moyens :

  • Faire des disciples en « allant » : une Église « en sortie » comme nous y invite le Pape François;
  • Faire des disciples en « les baptisant »;
  • Faire des disciples en « leur apprenant », autrement dit, en témoignant, en aidant chacun, par l’accompagnement, à se mettre à l’école de Jésus pour grandir dans la foi et remplir une mission dans l’Église.

[1] Ibid, p. 255-256.

[2] David Yonggi Cho est un pasteur chrétien de courant pentecôtiste, co-fondateur de l’église Yoido Full Gospel Church à Séoul, Corée du Sud, et pasteur principal de 1968 à 2008.

[3] Fête de la Divine Miséricorde. le 12 avril 2015.

[4] Oraison de la 1ère messe du temps ordinaire.

partager cet article

Facebook
Twitter
LinkedIn
Reddit
Email
Imprimer

Vous êtes resté sur votre faim ? Voici d'autres articles à vous mettre sous la dent