Aujourd’hui, premier dimanche de l’Avent, une nouvelle année liturgique commence. Au cours de ces quatre semaines de l’Avent, la liturgie nous conduit à célébrer le Noël de Jésus, alors qu’elle nous rappelle qu’il vient tous les jours dans nos vies et qu’il reviendra glorieusement à la fin des temps. Cette certitude nous conduit à envisager l’avenir avec confiance, comme nous le demande le prophète Isaïe, qui par sa voix inspirée accompagne tout le chemin de l’Avent.
Dans la première lecture d’aujourd’hui, Isaïe prophétise que « dans la suite des temps la montagne de la maison de Yahvé sera établie en tête des montagnes et s’élèvera au-dessus des collines. Alors toutes les nations afflueront vers elle » [2]. Le temple du Seigneur à Jérusalem est présenté comme le point de convergence et de rencontre de tous les peuples. Après l’incarnation du Fils de Dieu, Jésus lui-même s’est révélé comme le véritable temple. Par conséquent, la vision merveilleuse d’Isaïe est une promesse divine et nous pousse à adopter une attitude de pèlerinage, de chemin vers le Christ, sens et fin de toute l’histoire. Ceux qui ont faim et soif de justice ne peuvent la trouver qu’en suivant les voies du Seigneur; tandis que le mal et le péché viennent du fait que les individus et les groupes sociaux préfèrent suivre des chemins dictés par des intérêts égoïstes, qui provoquent des conflits et des guerres. L’Avent est le moment propice pour accueillir la venue de Jésus, qui vient comme messager de la paix nous indiquer les voies de Dieu.
Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus nous exhorte à être prêts pour sa venue: «Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour va venir votre Maître» [3]. Veiller ne signifie pas avoir matériellement les yeux grands ouverts, mais avoir le cœur libre et orienté dans la bonne direction, c’est-à-dire disposé au don et au service. Voilà ce qu’est veiller! Le sommeil dont nous devons nous réveiller est constitué par l’indifférence, par la vanité, par l’impossibilité d’établir des relations humaines authentiques, par l’incapacité de prendre en charge un frère qui est seul, abandonné ou malade. L’attente de Jésus qui vient doit donc se traduire par un engagement de vigilance. Il s’agit tout d’abord de s’émerveiller face à l’action de Dieu, à ses surprises et de lui donner la primauté. La vigilance signifie aussi, concrètement, être attentifs à notre prochain en difficulté, se laisser interpeller par ses besoins, sans attendre qu’il ou elle nous demande de l’aide, mais apprendre à prévenir, anticiper, comme Dieu le fait toujours avec nous.
Que Marie, Vierge vigilante et Mère de l’espérance, nous guide sur ce chemin en nous aidant à tourner notre regard vers la « montagne du Seigneur », image de Jésus Christ, qui attire à lui tous les hommes et tous les peuples.
[1] Pape François, angélus du 1er décembre 2019.
[2] Is 2, 2.
[3] Mt 24, 42.