Les disciples répondirent à Jésus: « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? » Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui dirent : « Sept. » Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule. Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles.
Les disciples se retrouvent donc devant une situation qui semble sans issu. Cela peut aussi nous arriver. Ne serait-ce qu’en regardant l’état de notre monde ou de notre Église. Peut-être nous nous sentons démunis.
Le réflexe des apôtres est donc de se mettre à réfléchir pour essayer de trouver une solution. Il se questionne : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? » Cela peut aussi ressembler à notre réaction. Devant une situation difficile, nous nous mettons à réfléchir, à nous interroger et à chercher une solution dans notre tête, à essayer d’imaginer l’avenir.
Jésus, lui, les ramène à leur présent. Au lieu de regarder ce que vous n’avez pas, regardez plutôt ce que vous avez : « Combien de pain avez-vous ? – Sept ».
Puis, il y aura une série d’actions sur lesquelles il faut s’arrêter. Que fait Jésus avec les pains ? Il invite d’abord les gens à s’assoir. Le devoir de s’assoir comme on dit. « Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ». Retenons ces 4 verbes et mettons-les en pratique.
Le pain, ce peut être le pain de la Parole de Dieu. C’est aussi le pain de notre vie quotidienne. Premièrement, rendons grâce. Au lieu de nous lamenter sur ce que nous n’avons pas, rendons grâce pour ce que nous avons. Rendons grâce profondément, du fond du cœur, sincèrement, avec émerveillement.
Ensuite, il rompt le pain. Il faut rompre la Parole de Dieu et aussi notre vie quotidienne. Voir de quoi elle est faite. Allez chercher à l’intérieur. La relire. La toucher. L’examiner.
Ensuite, il partage avec ses disciples. Oui, prendre le temps de partager la Parole entre nous. Prendre le temps de partager aussi entre nous notre vie quotidienne. De quoi est faite cette vie quotidienne. Comment le Seigneur y est-il présent. Qu’est-ce qui me fait vivre. Quel trésor y est contenu.
Ensuite, il invite les disciples à les distribuer à la foule. Nous aussi après avoir partagé entre nous le pain de la Parole et le pain de notre vie quotidienne, distribuons-le aux personnes qui nous entourent. En le partageant, le pain s’est multiplié. Il a révélé toute sa richesse. Partageons-le largement, généreusement. Ne perdons pas une miette. Ne perdons pas notre temps à parler des autres, à parler de ce que nous n’avons pas, à parler d’un avenir que nous ne connaissons pas. Distribuons le vrai pain, le pain de la présence réelle du Seigneur dans notre vie quotidienne et nous découvrirons combien de gens vont en être rassasiés. Nous verrons tant d’inquiétudes disparaître. Nous verrons surgir des solutions inédites. Et il en restera encore.
Car la vie est ainsi. Elle est en croissance. Elle se développe d’elle-même. Mais la vie est toujours dans le présent. Répondons chaque jour à la question du Seigneur : « Combien de pain avez-vous ? »
Je vous aime et vous bénis, ainsi que vos familles.
Nicolas Tremblay
L’abbé Nicolas Tremblay est prêtre catholique. Il est responsable de la paroisse Sainte-Anne, dans le diocèse de Joliette, au Canada.