Sans la Résurrection du Christ, la naissance de l’Église est inexplicable pour l’historien. Aucune hypothèse ne parvient à justifier le changement radical qui s’opère chez les disciples désespérés après la mort de leur maître ni la constance du témoignage qu’ils donneront jusqu’à la mort.
1. L’existence et la crucifixion de Jésus sont admises actuellement par tous les historiens sérieux : plusieurs témoignages antiques, chrétiens ou non le prouvent. Même les adversaires les plus mordants du Christ, comme les responsables religieux des juifs, Celse le Romain, etc. n’ont jamais exprimé le moindre doute à ces sujets. Flavius Josèphe, historien juif du premier siècle, a écrit lui aussi : « Vers le même temps survint Jésus, homme sage … et Pilate le condamna sur la croix ».
2. Les Évangiles insistent sur le tombeau vide découvert le dimanche de Pâques. C’est un argument important qui n’est remis en cause par aucun témoignage contradictoire, pas même chez les adversaires de la foi chrétienne.
3. Les opposants à la résurrection avancent plusieurs thèses « rationnelles » très peu crédibles : la substitution avant la crucifixion (Coran), la mort apparente, les hallucinations des disciples. La version du vol du corps est plus solide. D’après Matthieu (28,13), cette version est choisie par les chefs des prêtres : « Vous direz ceci : ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé pendant que nous dormions. »
4. Si l’on suppose maintenant que les disciples ont dérobé le corps de Jésus, alors ils auraient inventé la résurrection ? Mais à l’analyse, ni les textes évangéliques ni l’évolution du groupe ne sont compatibles avec cette hypothèse, car si les récits de la résurrection avaient été inventés, il est presque certain que l’on n’aurait pas attribué la découverte du tombeau vide à des femmes. Et encore moins que Jésus ressuscité soit apparu en premier à Marie-Madeleine ! Selon l’historien juif Flavius Josèphe, le témoignage des femmes avait si peu de valeur qu’elles n’avaient même pas le droit de témoigner dans une cour de justice. Par ailleurs, les disciples n’auraient probablement pas toléré d’être présentés de façon aussi dévalorisante comme on le constate par exemple dans deux textes fameux : celui des disciples d’Emmaüs emplis de doutes et celui de l’incrédulité de Thomas qui a besoin de toucher les marques de la passion de Jésus pour croire à sa résurrection. Enfin, toujours dans l’hypothèse d’une invention, les rédacteurs auraient fabriqué un Christ ressuscité facilement identifiable et ils auraient sans doute imaginé de lui attribuer un pouvoir particulier comme signe distinctif.
5. Une deuxième série d’arguments très convaincants contre la théorie de la mystification concerne l’évolution du groupe des disciples. Au moment où Jésus meurt sur la croix, ceux-ci n’ont plus de chef. L’aventure semble terminée. Or, ces hommes apeurés et désespérés, sont transformés en quelques jours en individus, qui se mettent à proclamer le message de Jésus avec un dynamisme impressionnant. Comment expliquer un tel revirement ? En savoir +
6. Les auteurs du Nouveau Testament insistent, à la suite de Jésus lui-même, sur le fait que la Résurrection s’opère « selon les Écritures ». Cela peut poser problème, car on se demande d’abord de quels passages bibliques il s’agit et puis à quoi bon mettre en valeur la référence à l’Ancien Testament, alors qu’il s‘agit de quelque chose de totalement neuf qui survient dans l’histoire et qui n’a pas besoin d’une autre attestation que le fait patent, constaté par les apôtres et les saintes femmes, qu’un mort de trois jours s’est relevé de son tombeau ?
7. Pourquoi les disciples auraient-ils accepté plus tard – sans jamais renier – d’être emprisonnés, torturés, tués ou envoyés en exil pour des fables qu’ils auraient pertinemment su être des fables ? S\’ils avaient volé le corps, auraient-ils accepté le martyr pour quelque chose qu\’ils savaient faux? Personne n\’est prêt à mourir pour un mensonge. Contrairement à certaines personnes persécutées pour leurs idées ou croyances, ils ont accepté de mourir pour avoir témoigné d\’un fait : le Christ leur est apparu vivant.
8. On peut noter un dernier argument avancé par le pape Benoît XVI : « Si l’on considère l’importance du sabbat dans la tradition juive, alors seul un événement puissamment bouleversant pouvait entraîner le renoncement au sabbat et son remplacement par le premier jour de la semaine ». En réalité, sans la Résurrection, la naissance de l’Église est inexplicable. Il n’a pas pu être proposé une alternative plausible à la Résurrection. Mais il ne suffit pas de constater historiquement les choses : il faut voir le Ressuscité, et cela seule la foi peut le faire.