Une question qui dérange
Le 10 septembre dernier, Charlie Kirk, leader de la droite américaine, a été assassiné. Depuis, certains l’ont accusé d’être un chrétien hypocrite : comment peut-on se dire disciple du Christ tout en défendant Donald Trump, un homme dont les paroles et les actes semblent si éloignés de l’Évangile ?
Peut-on être un vrai chrétien et se faire proche d’un homme aussi controversé ? Pour beaucoup, la proximité avec des figures du pouvoir controversées semble incompatible avec la foi. Mais l’Évangile nous rappelle que la véritable amitié chrétienne ne consiste pas à juger ou à condamner, mais à accueillir, aimer et surtout favoriser la rencontre de Jésus-Christ, Lumière du monde, Chemin, Vérité et Vie.
Quand la politique s’oppose à l’Évangile
Donald Trump incarne un contraste saisissant avec les valeurs bibliques.
L’étranger n’est pas l’ennemi
La Bible est claire :
– « Si un étranger vient s’installer chez vous, ne l’exploitez pas […] Vous l’aimerez comme vous-mêmes » (Lv 19,33-34)
– « Tu n’opprimeras pas l’étranger » (Ex 22,20)
– « [Dieu] fait droit à l’orphelin et à la veuve, il aime l’étranger […] Vous aimerez l’étranger, car vous avez été étrangers en Égypte » (Dt 10,18-19)
Jésus reprend cette tradition prophétique : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25,35). Rejeter l’étranger, le marginalisé, le migrant, c’est refuser la rencontre avec le Christ. La politique de Trump, qui semble être fondée sur l’exclusion et la peur, s’oppose directement à cet enseignement.

La violence ne sauve pas
Un chef d’État doit protéger la vie. Trump aurait pu agir pour limiter la violence armée qui tue chaque année des milliers d’Américains. Il n’a pas pris de mesures significatives.
Jésus enseigne : « Heureux les artisans de paix » (Mt 5,9) et interdit l’usage de la force contre le mal : « Rengaine ton épée, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée » (Mt 26,52). La vraie puissance consiste à protéger la vie, non à multiplier la peur ou la destruction.
Le respect des femmes
Les propos et comportements de Trump envers les femmes ont choqué de nombreux observateurs. À l’inverse, Jésus a toujours honoré les femmes : la Samaritaine au puits, la femme adultère, Marie de Béthanie, Marie-Madeleine. Il leur donne une dignité et un rôle central dans sa mission. L’Évangile fait des femmes des témoins et des actrices principales de la foi.
Le contraste est saisissant : actions et paroles de Trump s’opposent à la vision biblique du respect, de la justice et de l’amour.
La proximité de Jésus
Pourtant, Jésus ne rejette jamais personne. Les apôtres ont parfois voulu empêcher des enfants, des collecteurs d’impôts ou des étrangers de s’approcher de lui. Jésus les corrigeait systématiquement : « Laissez-les venir à moi » (Mc 10,14). Personne ne doit être exclu de la lumière.
De la même manière, Jésus pourrait fréquenter Donald Trump, l’accueillir, se faire prendre en photo avec lui, partager un repas, écouter ses paroles, répondre à ses questions. La conversion ne naît jamais d’un doigt pointé ou de la critique sèche. Elle naît de la rencontre directe avec Jésus, de sa lumière, de sa vérité et de sa miséricorde.
On le voit avec Zachée, ce collecteur d’impôts honni par tous : ce n’est pas la dénonciation de ses fautes qui le change, mais la rencontre avec Jésus. Le bon larron, crucifié aux côtés de Jésus, reçoit la promesse du paradis parce qu’il s’approche de lui, pas parce que ses crimes ont été pointés du doigt.
Pointer uniquement les péchés de Trump sans montrer l’amour et le pardon de Jésus ne conduit qu’à l’indignation et à la polarisation. Mais l’amitié et la proximité avec Jésus ont le pouvoir de toucher et transformer même ceux que l’on croit les plus éloignés de la foi.
L’amitié qui transforme
La véritable question n’est pas « Peut-on être ami de Trump et chrétien ? » mais : « Osons-nous être les témoins de Jésus, qui attire et transforme tous les cœurs ? »
L’Évangile montre que la conversion passe par la lumière et la présence de Jésus, par sa vérité et sa miséricorde. La critique seule est stérile. La dénonciation sans amour n’atteint pas le cœur. Mais l’amitié avec Jésus attire et transforme, même les plus réticents.
Je pense que Jésus serait l’ami de Trump. Il le fréquenterait, l’écouterait, l’accompagnerait, tout en refusant de devenir son complice. L’amitié de Jésus exige la vérité, interpelle, et conduit à la transformation. Elle appelle chacun à marcher sur le chemin de la lumière et à accueillir la vie nouvelle qu’il offre.
La puissance de cette amitié réside dans sa radicalité : Jésus fréquente le pécheur, critique quand nécessaire, mais cherche toujours à le conduire vers le salut. C’est le modèle que nous devons suivre : accueillir l’autre, l’approcher, et l’amener à la rencontre de Jésus-Christ, Lumière du monde, Chemin, Vérité et Vie.
Une invitation à l’évangélisation
L’évangélisation n’est pas d’abord une affaire de condamnation ou de jugement : c’est faire connaître et aimer Jésus, Lumière du monde, Chemin, Vérité et Vie. Nous devons être prudents dans nos paroles, car ceux qui entendent nos critiques auront du mal à nous croire lorsque nous leur dirons que Jésus leur pardonne leurs erreurs passées et que nous ne les jugeons pas.
Au contraire, c’est en faisant preuve d’accueil et d’amour, même envers ce président peu fréquentable, que nous témoignons de la transformation de l’amour que nous avons vécue et que nous souhaitons partager. Notre mission n’est pas de pointer du doigt, mais d’ouvrir la voie à la rencontre avec le Christ, pour que chacun puisse goûter à sa lumière, sa miséricorde et sa vérité.



