Le discours sur la montagne de saint Matthieu (chap,. 5 à 7) contient le cœur de l’enseignement de Jésus, une sorte de règle de conduite que donne Jésus à ses disciples de tous les temps. Il s’agit donc d’un texte capital. Moïse était monté sur la montagne du Sinaï pour recevoir la Loi de Dieu, comme le relate le livre de l’Exode, cette Loi, la Torah, qui devait devenir le centre de la vie du peuple juif. Jésus, dont Moïse était un précurseur, monte aussi sur une montagne pour donner la nouvelle loi, loi qui ne vient pas supprimer, mais accomplir, c’est-à-dire porter à sa perfection, la loi de Moïse. Ceci est la clef d’interprétation de tout ce passage. Nous assistons en effet à une énumération, dont chacune commence de la même manière « Vous avez appris qu’il a été dit (…) Eh bien ! moi je vous dis (…) »
« Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » (Mt 5, 20). Que veut nous dire Jésus ? Qui sont ceux qui entreront dans le Royaume des cieux et à quelles conditions ? Une des conditions exigées par Jésus est que notre justice surpasse celle des scribes et pharisiens. Ce que Jésus demande est de passer d’une observance extérieure de la loi à une observance intérieure. Pour les disciples de Jésus, l’important ne sera plus de respecter à la lettre un code de conduite comme celle des scribes et des pharisiens, mais de faire vivre, dans toute notre vie et jusque dans notre cœur et dans nos pensées, la loi de l’amour pour Dieu et pour le prochain. Ainsi il ne s’agit plus seulement de ne pas commettre de meurtre, mais d’apprendre à se réconcilier avec son frère ou sa soeur ; il ne s’agit plus seulement de ne pas commettre d’adultère, mais de porter un regard pur sur toute personne que l’on rencontre. Dieu voit notre cœur, ce qu’il y a en nous et c’est d’abord en notre âme qu’il nous demande de nous convertir : c’est de cela dont tout le reste dépend.
Dans la première lecture du livre de Ben Sira le Sage (15, 15-20), nous y voyons un grand respect de Dieu de notre liberté : Si tu le veux, tu peux …; il dépend de ton choix de rester fidèle; (15); étends la main vers ce que tu préfères (16). Nous avons donc le choix entre suivre ses commandements ou non, entre la vie ou la mort. Or il est dit que le Seigneur tourne ses regards vers ceux qui le craignent (19), vers ceux qui l’aiment jusqu’à l’adorer, i.e. le préférer à tout puisqu’Il est en définitive la réalité ultime qui nous montre le chemin de la plénitude, le chemn du ce=ile du Royaume des Cieux.. Puissent nos vies s’affermir dans nos choix quotidiens.
Luc Labrecque