« Les mages entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. « (Mt 2, 11)
Depuis 2009, j’ai consacré ma vie entière à promouvoir l’Église au coeur des Maisons avec la méthodologie du Système des Cellules Paroissiales d’Évangélisation. Et pourquoi, pour annoncer l’Évangile dans un lieu chaleureux, intime et accueillant et ainsi favoriser une rencontre personnelle avec Jésus. L’accueil est la carte maîtresse pour introduire une personne à Jésus. Accueillir est plus qu’une attitude, c’est divin proprement dit. Accueillir l’autre en tant qu’autre, comme si on accueillait le Christ lui-même. Accueillir, c’est lui offrir un espace d’écoute où l’on est attentif à son non-verbal (ce que l’autre aimerait dire et qu’il communique à travers ses émotions, ses regards, ses gestes, etc.).
D’innombrables études démontrent que savoir écouter est d’une importance cruciale pour un leadership efficace. Trop souvent, nous cherchons avant tout à prendre le pouvoir. Nous voulons diriger les conversations, nous parlons trop ou nous nous préoccupons avant tout de savoir ce qu’ils diront pour défendre ou réfuter un argument. Nous nous montrons distraits pendant une conversation ou nous manquons de temps pour aller au bout de la conversation. Notre incapacité d’écouter serait relié souvent à l’esprit de compétition, ou le fait de réaliser plusieurs tâches en même temps, comme lire des courriels et rédiger des textos. Mais le principal obstacle demeure sans contredit l’égo qui prend toute la place et ne permet pas à l’autre de s’exprimer de se dire dans sa réalité propre.
Cela prend beaucoup d’amour pour écouter, car écouter l’autre c’est l’aimer pour ce qu’il est dans sa dignité d’enfant de Dieu. Et le plus grand expert que le monde ait connu est sans aucun doute, Jésus, à la fois pleinement homme et pleinement Dieu. La foi en Jésus, doux et humble de coeur (cf. Mt 11, 29), nous aide à entrer dans un dialogue authentique où nous nous laissons instruire par l’autre par notre abaissement volontaire. C’est cela évangéliser, sortir de notre zone de confort pour risquer l’évangélisation relationnelle. Par l’écoute empathique, j’ouvre ainsi un processus d’accompagnement personnalisé qui permet à l’autre de devenir un disciple, un formateur de disciple. Écoutons maintenant le pape François nous enseigner une grande vérité de foi.
« Sans un cheminement continu et un dialogue constant avec le Seigneur, sans l’écoute de la Parole, sans la persévérance, notre foi ne peut croître. Les croyants sont des personnes qui sont en marche. Depuis Abraham qui se met en route vers une terre inconnue jusqu’aux mages qui se déplacent derrière l’étoile, la foi est une marche, un pèlerinage, une histoire de départs et de nouveaux départs. Aussi, nous ne pouvons pas enfermer la foi dans une dévotion personnelle ni la confiner entre les murs des églises, mais il faut la porter dehors, la vivre dans un cheminement constant vers Dieu et vers les frères. Interrogeons-nous : « Suis-je en train de marcher vers le Seigneur de la vie, pour qu’Il devienne le Seigneur de ma vie? Jésus, qui es-Tu pour moi? Où m’appelles-Tu à aller, que demandes-Tu à ma vie? Quels choix m’invites-Tu à faire pour les autres? (Extrait de l’homélie du 6 janvier 2023).
Aujourd’hui, Seigneur, tu as révélé ton Fils unique aux nations ; daigne nous accorder, à nous qui te connaissons déjà par la foi, d’être conduits jusqu’à la claire vision de ta splendeur.
Luc Labrecque
Messager Bénédictin de la Joie de l’Évangile