Résistances aux changements [1]

Changement d’heure, changement d’horaire, changement d’époque, changements à faire.  Il y aura des changements, petit à petit, mais sûrement.

Attention!  Ça va peut-être faire un peu mal, comme quand on va chez le dentiste.  Mais après,  ça va beaucoup mieux et on est bien content d’être allé, n’est-ce pas?

Nous devons toujours agir pour la plus grande gloire de Dieu même si cela peut comporter parfois un certain inconfort au départ.  Après, ça va mieux pour tout le monde, car c’est cela qui est juste.

Christian Bobin dans son livre « Le bruit d’une balançoire » écrit ceci : « ce n’est pas ce que tu dis que je crois, mais c’est la manière dont tu le dis. »

C’est pareil pour la manière dont nous rendons grâce à Dieu; ce n’est pas le fait que nous soyons venus à l’église que Dieu regarde, c’est plutôt la manière dans laquelle nous sommes venus lui rendre grâce de tous ses bienfaits.  En autres mots c’est la manière dont nous sommes venus célébrer l’Eucharistie.  Car c’est la manière et l’esprit dans lequel nous le faisons qui détermine s’il y a véritablement célébration ou pas.  Or, on ne peut rien cacher à Dieu.  Il sait très bien ce qui est vrai chez nous et ce qui ne l’est pas, ce qui ne va vraiment pas et ce qui est juste.

Voici ce qui se passe quand nous célébrons dignement l’Eucharistie par exemple:  d’abord nous faisons Assemblée, nous faisons Église; nous faisons Corps, Corps du Christ, et ensemble,  c’est-à-dire nous formons un seul Corps dans le Christ et avec le Christ, car la tête de ce Corps c’est le Christ.  Voilà pour la dogmatique!

Quand tu quittes ton chez-toi pour venir à l’église le dimanche, jour du Seigneur, es-tu content et passionné de faire corps avec tes frères et sœurs dans le Christ Ressuscité?  Es-tu fier d’appartenir à cette Sainte Assemblée?  Es-tu heureux de voir les autres membres de cette Assemblée?  Est-ce que tu aimes chacun des autres membres de ce Corps dont le Christ est la tête?  Est-ce que tu te sens vraiment un avec eux dans le Christ?

En ce jour de la fête du Christ, Roi de l’univers, es-tu vraiment heureux d’avoir choisi Jésus comme ton Roi, comme le peuple d’Israël avait choisi, avec le plus grand espoir, David, pour son roi?  Es-tu prêt à commencer une nouvelle vie en même temps que la nouvelle année liturgique qui va bientôt commencer, en t’abandonnant à la Sainte Volonté du Christ Roi, en toute confiance et en toutes choses?

Il y a 2 ans, avec la Pandémie, il y eut des périodes où même les Assemblées Eucharistiques furent interdites.  On disait dans nos cœurs : c’est la faute du gouvernement, ou encore, c’est la faute de nos évêques qui gardent le silence… etc.

Et si, avec courage, on avait plutôt osé se poser la question suivante : « Et si c’était Dieu Lui-même, qui, à travers l’évènement de la covid, et/ou moyennant la pandémie, avait voulu nous communiquer un message important par rapport à nos assemblées eucharistiques et autres?  Qui sait si les paroles du prophète Isaïe adressées au Peuple d’Israël ne s’adressaient pas aussi à nous pour une bonne part?  Relisons quelques phrases du premier chapitre  du livre d’Isaïe juste pour voir :

“Que m’importent tous ces sacrifices, dit Yahvé…   J’en ai assez des holocaustes de taureaux…   Je ne prends pas plaisir au sang des taureaux… Arrêtez ces offrandes qui ne sont pas vraies!   Je ne supporte plus vos assemblées, votre hypocrisie et vos fêtes. »

Personnellement je crois sincèrement que ce genre de propos prophétique nous concerne tous en bonne partie.

Je suis persuadé que nous ne gagnerons rien à résister au changement d’époque dans lequel le Seigneur, notre Roi, veut nous amener.  Il nous faut arriver à changer nos manières de « célébrer » et changer nos cœurs avec l’aide du Saint Esprit.

Pour cela il nous faut quitter résolument l’époque où l’on pensait qu’il nous fallait accomplir notre devoir d’état en allant à la messe le dimanche, même si notre cœur n’y était pas : un joug devenu trop lourd à porter pour la très grande majorité de nos concitoyens.  Il nous faut quitter cette attitude où l’on va à la messe pour être sauvé, alors que la nouvelle époque nous invite à aller célébrer l’Eucharistie non pas pour être sauvé mais parce que nous sommes sauvés, aimés de Dieu, et parce que nous voulons l’aimer de tout notre cœur, le rencontrer et l’écouter.

Désormais, pensons plutôt : « quelle joie quand on m’a dit : allons à la maison du Seigneur. »  C’est ça que nous cherchons dans tout ce que nous faisons : nous voulons y trouver la vie en abondance et dont Dieu rêve pour nous tous.  Il est urgent pour nous tous de laisser notre Roi tout changer dans nos cœurs par la force de l’Esprit Saint.

Il n’y a pas que le changement climatique de notre planète à renverser au plus vite, il y a aussi le changement climatique de nos assemblées qu’il faut renverser au plus vite avant qu’elles ne disparaissent tous tout simplement.

Ne soyons donc pas surpris, si entre autres, pour la nouvelle année liturgique, nous allons effectuer certains changements d’horaires de messes par exemple.  Cela permettra d’abord aux prêtres de mieux présider à nos célébrations eucharisties, de mieux vivre ces moments si précieux, et de passer plus de temps avec nos paroissiens sans courir et sans être toujours pressés pour courir d’une église à l’autre.  Ces changements d’horaires ne seront pas agréables pour certains d’entre nous, c’est inévitable, mais que l’histoire du dentiste leur donne courage… ça va aller.  Et s’il faut un jour ajouter d’autres horaires de messes à cause d’un trop plein d’assemblée, nous le ferons mais pas à une demie-heure d’intervalle.

Il nous faut donner à Dieu ce qui est à Dieu disait notre Roi.  Il est impératif de redonner à Dieu le dimanche et le dimanche à Dieu a-t-on dit aussi.

Si les brebis du bon berger reprennent un jour le chemin de nos églises, tous ensembles nous ferons l’impossible pour les accueillir, mais en nous assurant d’entrer par la porte étroite des béatitudes.

Soyons tous assurés que nous n’avons aucune intention de revenir un jour au régime de la loi et du statut quo de jadis, si souvent dénoncé par la Sainte Église Catholique.   AMEN.

[1] Homélie du Père Georges Pelletier, Père oblat de la Vierge Marie et curé de Notre-Dame de la Purification, Repentigny, Québec

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