Le pape François lance une attaque historique contre l’administration Trump

Dans un long courrier adressé aux évêques américains, le Souverain pontife s’inquiète de la politique migratoire de la nouvelle administration américaine qui porte atteinte à la dignité humaine, réaffirme les principes d’un État de droit et exhorte les catholiques à ne pas céder aux récits discriminants.
Les mots se veulent graves, à la hauteur de la crise migratoire que vivent actuellement les États-Unis, où les expulsions en masse d’étrangers, conformément aux promesses du président Donald Trump ont commencé, notamment sur la base de Guantanamo. Dans un courrier daté du 10 février, rédigé en espagnol et en anglais, le Pape François apporte son soutien aux évêques américains et rappelle les principes auxquels l’Église a toujours été attachée en matière migratoire: une vision fondée avant tout sur la dignité humaine. Des mots écrits «en ces moments délicats que vous vivez en tant que Pasteurs du Peuple de Dieu qui marche ensemble aux États-Unis d’Amérique» précise l’évêque de Rome.

François rappelle avant tout que le phénomène migratoire est enraciné dans les Écritures, à travers notamment le livre de l’Exode et le chemin du peuple d’Israël vers la liberté. Ce chemin de sortie de l’esclavage nous invite à considérer la période actuelle «comme un moment décisif de l’histoire pour réaffirmer non seulement notre foi en un Dieu toujours proche, incarné, migrant et réfugié, mais aussi la dignité infinie et transcendante de toute personne humaine».

Une « dignité infinie et transcendante »

La Sainte Famille elle-même vécut en exil, rappelle le Pape, forcée de fuir en Égypte. La famille de Nazareth reste «l’exemple et la consolation des émigrés et des pèlerins de tous les temps et de tous les pays, de tous les réfugiés de toutes conditions» souligne-t-il. «Lorsque nous parlons de « dignité infinie et transcendante »nous voulons souligner que la valeur la plus décisive que possède la personne humaine surpasse et soutient toute autre considération juridique qui peut être faite pour réglementer la vie en société», écrit encore François pour poser les termes du débat.

Dans le débat actuel qui déchire les États-Unis, après l’expulsion forcée de centaines de migrants, il est fondamental pour le Saint-Père que tous les chrétiens et hommes de bonne volonté «considèrent la légitimité des normes et des politiques publiques à la lumière de la dignité de la personne et de ses droits fondamentaux, et non l’inverse». 

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