Dans toute démarche missionnaire, il existe un point de départ incontournable : l’amour de Dieu. Avant même de parler de conversion, de transformation ou de mission, l’Église commence toujours par cette annonce fondamentale : Dieu t’aime, et son amour ne peut cesser, parce que Dieu est amour.
Pour les leaders engagés dans l’évangélisation, ce message n’est pas seulement une vérité à transmettre. C’est un mystère à contempler, à recevoir, et à laisser façonner notre manière de témoigner. Car on n’annonce jamais aussi bien ce que l’on n’a pas encore goûté soi-même.
Un amour personnel, unique et sans condition
L’École d’évangélisation Saint-André rappelle avec force que Dieu n’aime pas « en général ». Il aime chaque personne de manière personnelle et unique, avec tout ce qu’elle porte : son histoire, ses rêves, ses blessures, ses forces et ses fragilités.
Rencontrer le Christ, c’est faire l’expérience bouleversante de cette connaissance intime. Et cette connaissance va beaucoup plus loin que ce que nous imaginons souvent.
Car l’amour de Dieu ne comporte aucune condition préalable.
Il ne dépend ni de notre passé, ni de notre moralité, ni de notre situation affective, ni de notre identité profonde, ni de nos blessures, ni de notre état actuel — qu’il s’agisse de fatigue, d’isolement, de déception, d’homosexualité, de transidentité, de doutes, de fragilités morales ou de retours compliqués à la foi.
Peu importe la personne devant nous et ce qu’elle vit, le Père répète inlassablement :
« Tu es mon fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie. » (Mc 1,11)
Pour les leaders missionnaires, cela change tout. Annoncer l’amour de Dieu, c’est affirmer dès le départ que personne n’a à changer d’abord pour être aimé. L’amour précède tout. L’amour ouvre tout. L’amour guérit tout.
L’amour ferme et stable d’un père
Dieu aime avec la force, la fidélité et la stabilité d’un père.
Sa parole le dit avec clarté :
« Même si les montagnes s’écartaient, si les collines s’ébranlaient, ma fidélité ne s’écarterait pas de toi. » (Is 54,10)
Cet amour ne recule pas devant nos contradictions ou nos fragilités.
Il soutient, encourage, relève, protège.
Il est solide, fiable, constant.
Quand un leader se sait porté par cet amour indéfectible, il peut lui aussi devenir un roc, non pas pour juger ou corriger d’abord, mais pour accueillir, écouter et accompagner avec stabilité.
L’amour tendre et inconditionnel d’une mère
Dieu aime également avec la tendresse inconditionnelle d’une mère : un amour qui enveloppe, console, accueille et apporte un sentiment profond de sécurité.
« Même si une mère oubliait son nourrisson, moi, je ne t’oublierai pas. Je t’ai gravée sur les paumes de mes mains. » (Is 49,15-16)
Cet amour ne demande rien en échange.
Il ne pose pas de critères pour aimer.
Il ne ferme la porte à personne.
Dans tout accompagnement missionnaire, un leader doit pouvoir incarner cette tendresse qui rapproche les cœurs et ouvre un chemin intérieur.
L’amour miséricordieux illustré par Rembrandt
La célèbre peinture du Retour du fils prodigue de Rembrandt est un véritable catéchisme visuel. Le père y penche son visage vers son fils, marqué par ses errances, avec une tendresse infinie.

Ses deux mains posées sur les épaules du fils disent tout :
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une main ferme, qui soutient, protège, assure ;
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une main douce, qui console, guérit, enveloppe.
Là se révèle la profondeur de l’amour de Dieu : un amour à la fois fort et doux, paternel et maternel, totalement tourné vers la personne qui revient.
Se laisser aimer pour devenir des témoins crédibles
Avant d’enseigner, avant de former, avant d’accompagner d’autres disciples, le leader missionnaire doit d’abord se laisser aimer, sans défense, sans condition, sans masque.
Car l’évangélisation n’est pas d’abord un programme ou une méthode.
C’est le débordement d’un cœur touché par Dieu.
En s’abandonnant à l’amour paternel et maternel de Dieu…
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notre sécurité intérieure se fortifie,
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notre regard devient plus vrai et plus doux,
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notre parole devient plus crédible,
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notre cœur s’ouvre à accueillir toute personne, sans aucune exception.
Comment aimerais-tu ressentir l’amour de Dieu aujourd’hui?
Cette question aide le leader à revenir à la source :
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as-tu besoin d’être porté, soutenu, rassuré par un amour paternel ?
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as-tu besoin d’être entouré, consolé, accueilli par une tendresse maternelle ?
C’est souvent là que la mission se déploie : dans la rencontre intérieure avec un Dieu qui aime d’abord, sans conditions.
Une prière pour les leaders en mission
Seigneur, toi qui connais les cœurs et les histoires personnelles de chacun, viens renouveler chaque leader dans l’expérience de ton amour. Donne-nous de recevoir ta force paternelle et ta tendresse maternelle, et de devenir des témoins capables d’accueillir chaque personne comme tu l’accueilles : avec une miséricorde sans condition.



