Le mot kérygme (du grec ancien κήρυγμα, kérugma, qui signifie « proclamation ») revient souvent dans le vocabulaire des évangélisateurs, des missionnaires et des catéchistes. Mais que signifie-t-il réellement ? Pour plusieurs, c’est un mot mystérieux, presque technique. Et pourtant, c’est l’un des plus beaux mots du langage de la foi. Le kérygme, c’est le cœur même de la foi chrétienne, la bonne nouvelle que tout croyant est appelé à accueillir et à transmettre.
Qu’est-ce que le kérygme ?
Le terme vient du grec kérugma, qui signifie proclamation ou annonce publique. Dans le Nouveau Testament, il désigne la première annonce de l’Évangile, celle qui fait naître la foi. C’est le cri joyeux des premiers apôtres : « Jésus est vivant ! »

Le kérygme, c’est donc l’annonce fondamentale du salut en Jésus-Christ :
Jésus est mort pour nos péchés, il est ressuscité, il est Seigneur, et il nous donne son Esprit pour que nous ayons la vie en abondance.
Tout découle de là : la catéchèse, la théologie, la morale, la vie communautaire. Le kérygme, c’est la source et le centre de tout l’édifice chrétien.
La différence entre le kérygme et la catéchèse
Le kérygme, c’est la première annonce, celle qui fait naître la foi dans un cœur. La catéchèse, elle, vient après : elle approfondit, explique, forme. On pourrait dire que le kérygme, c’est la flamme allumée dans le cœur ; la catéchèse, c’est l’entretien de cette flamme pour qu’elle éclaire et réchauffe toute la vie.
Le kérygme, résumé en six points essentiels

Dans cette série d’articles, nous nous appuierons sur un schéma simple qui résume le kérygme en six grandes vérités, les fondamentaux de la foi chrétienne. Ces six étapes forment comme un chemin de conversion, un itinéraire spirituel que tout chrétien est invité à parcourir, à revivre et à annoncer.
1. L’amour du Père
Tout commence ici. Dieu t’aime. Il ne t’aime pas d’un amour lointain ou conditionnel : il t’aime comme un père aime son enfant, avec une tendresse infinie, une fidélité inébranlable. Cet amour est le point de départ de tout le reste. Avant même que tu fasses quoi que ce soit, Dieu t’aime. Avant même que tu le cherches, il t’a trouvé.

Laisse-toi aimer par Lui.
2. Le péché
Mais cet amour, souvent, nous ne le goûtons pas. Quelque chose en nous résiste. Le péché, c’est cette fermeture du cœur, cette illusion de pouvoir vivre sans Dieu. Le péché brouille notre relation avec le Père ; il nous fait croire que nous pouvons nous sauver nous-mêmes. Mais la vérité, c’est que nous ne le pouvons pas.

Nous avons un Ennemi que nous ne pouvons vaincre seuls.
Reconnaître notre impuissance, ce n’est pas se condamner ; c’est ouvrir la porte à Celui qui peut nous sauver.
3. Le salut en Jésus-Christ
Et voici la Bonne Nouvelle : Dieu ne nous a pas abandonnés. Il nous a rejoints dans notre misère. Il a pris chair, il a souffert, il est mort, il est ressuscité. Par sa croix, il a vaincu le péché, la mort et le pouvoir du Malin. Par sa résurrection, il nous ouvre la vie éternelle.

Jésus est le seul Sauveur, hier, aujourd’hui et toujours, de tout l’homme et de tous les hommes.
Le salut n’est pas une idée : c’est une personne vivante, Jésus-Christ.
4. La foi et la conversion
Mais ce salut, encore faut-il l’accueillir. Dieu ne force pas la porte ; il attend notre oui. Croire, c’est se confier à Lui, lui remettre la direction de sa vie, dépendre de son amour. Et quand cette foi devient vivante, elle se manifeste par une conversion : un changement de cœur, de regard, de priorités.
Passer des ténèbres à la lumière.

Dire à Jésus : « Sois le Seigneur de ma vie. »
5. Jésus Seigneur
Confesser Jésus comme Seigneur, ce n’est pas seulement le dire ; c’est lui donner la première place dans tout. Le kérygme conduit à cette reconnaissance intérieure : Jésus ressuscité règne, non pas comme un maître autoritaire, mais comme un Seigneur d’amour qui libère et qui guérit.

Se donner à cent pour cent et pour toujours.
6. La promesse de l’Esprit Saint
Le Père, par le Fils, nous envoie l’Esprit Saint. C’est lui qui fait de nous des fils et des filles de Dieu, qui nous rend capables de vivre comme Jésus. L’Esprit Saint nous transforme de l’intérieur, il nous donne ses dons et ses fruits, il bâtit l’unité, il nous pousse à la mission.

Par lui, nous devenons héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ.
Le kérygme vécu en communauté
Le kérygme n’est pas une théorie. C’est une expérience vivante qui se partage, qui se célèbre, qui se multiplie. C’est pourquoi la vie chrétienne ne se vit pas en solitaire. Elle se déploie dans l’Église, le Corps du Christ. La communauté devient le lieu où l’amour du Père est accueilli, où le pardon est offert, où la foi grandit, où l’Esprit agit.
La vie nouvelle se vit en communauté.
Dans l’Église, le kérygme se transmet de cœur à cœur, de génération en génération.
Le kérygme, un message pour aujourd’hui
On pourrait croire que le kérygme est un vieux mot réservé aux missionnaires du premier siècle. Mais c’est tout le contraire : il est plus actuel que jamais. Dans un monde où beaucoup ont oublié Dieu ou en ont peur, la proclamation du kérygme est une bonne nouvelle de libération : Dieu t’aime, tu es sauvé, tu peux recommencer, une vie nouvelle t’attend.
C’est un message qui rallume l’espérance, qui remet debout ceux qui doutent, et qui rend à chacun sa dignité d’enfant de Dieu.
Un appel à redécouvrir le cœur de la foi

Le kérygme, ce n’est pas seulement ce que nous annonçons aux autres. C’est ce que nous devons d’abord accueillir nous-mêmes. Il ne s’agit pas de réciter un résumé doctrinal, mais de laisser ce message devenir une rencontre : la rencontre avec le Christ vivant. Lorsque nous accueillons à nouveau le kérygme, notre foi se ranime, notre prière s’enflamme, notre joie renaît.
Dans les prochains articles, nous approfondirons chacun des fondamentaux du kérygme : l’amour du Père, le péché, le salut en Jésus-Christ, la foi et la conversion, la seigneurie de Jésus et la promesse de l’Esprit Saint.
Que cette série nous aide à retourner au cœur, à redécouvrir la beauté simple et brûlante de la Bonne Nouvelle :
Jésus est vivant, il t’aime, et il veut faire de ta vie une histoire de salut.
Écosystème paroissial d’évangélisation — Marcher ensemble vers le Christ vivant.



